Conseil qui dure jusqu'à pas d'heure...
Je
regarde mes Conseillers se disputer tout en réfléchissant seul à la solution. Les
entendre se chamailler comme des enfants ne me facilitait pas la tâche mais il
fallait bien rester calme, avec ces bombes à retardement… Nous étions en plein
conseil de guerre, nous avions besoin de décider que faire des contrées qui
nous entouraient et qui nous menaçaient. Elles voulaient prendre Equinesis,
pour la même raison que moi je veux la garder : l’île de Dokuja. Mes
conseillers connaissaient mes projets, mais ne semblaient pas percuter de la
grandeur du projet, et parlaient même de céder le Royaume. Une bande de lâche,
qui s’apprêtaient à offrir tout une terre idéalement placée du point de vue
stratégique, qui ne leur appartenait même pas, voilà ce qu’ils étaient. Je me
frottai les tempes et déclarai simplement :
« Je
refuse de céder Equinesis, et ceci est ma décision finale. Je propose qu’on
attende leur offensive, tout en préparant les troupes pour nous défendre.
Envoyez un messager à Equinesis pour qu’ils s’apprêtent à faire de même. Ne
mettez pas le feu aux poudres, on en n’a pas besoin en ce moment, je sens les prémices
d’une guerre civile.
_Parlons-en, de cette guerre civile
potentielle. Que se passe-t-il ?
_Le
peuple a peur de son gouvernement. Les marchands ont du mal à prendre certaines
denrées étrangères très prisées, donc l’aristocratie commence à se lever, pour
changer. De plus, la pendaison de cette traître les a affolés. Je pense que c’est
juste une vague mais je vais garder un œil sur cela. »
Je
se levai. Il était près de deux heures du matin. Ces crétins finis n’avaient
probablement nulle part où aller ou rien à faire, mais moi, je voulais dormir.
J’étais fatigué d’être Empereur, déjà. J’avais sous-estimé le travail que me
demandait ce rang. Pourquoi tant de guerre pour un travail si fastidieux ?
Restons-en à la lignée familiale, restons-en à la malédiction héréditaire. Même
si j’aimerais éviter pareille chose à mon fils, je ferai en sorte que le monde
soit meilleur une fois que ce sera son tour. Enfin, avant d’avoir un fils, il
me faudra trouver le courage de toucher mon épouse. J’aurai du mal, à présent
que je savais des choses sur ses goûts, euh, exotiques. Je me doutais un peu
que c’était peut être un coup foireux de mon ex-amante, mais je ne savais pas
quoi faire. Je voulais observer ce qu’elle ferait, dans le mois qui suivait, si
elle chercherait une autre femme, ou si elle était vraiment… Normale. Elle m’effrayait,
à vrai dire. J’avais peur qu’elle me fuie un jour pour une autre femme.
J’entrai
dans ma chambre, heureux de trouver un lit chaud pour moi. Je me déshabillai
lentement, et m’allongeai tout aussi doucement dans le lit, ne voulant pas
réveiller Bellatrix, mais je sentis quand même un mouvement près de moi, et je devinai
qu’elle ne dormait pas quand j’étais arrivé. Génial.
« Tu
te rends compte à quelle heure tu rentres ? »