Incroyable.
J’avais du mal à réfléchir. Beaucoup de
mal. Mon épouse était donc lesbienne. Et elle profitait de mes absences pour
donner libre cours à sa perversion… Avec mon amante. La mienne. Je ne pouvais pas l’avaler, c’était trop fort. Apparemment,
rien ne pouvait aller bien avec cette femme. Bellatrix d’Equinesis, une femme
incontrôlable. Il allait falloir mettre les points sur les I, et surtout la
couvrir, puisque mes Conseillers me rapportaient les rumeurs de cette si juste
homosexualité. Et la tête qu’elle avait faite en me voyant arriver… On aurait
dit qu’Isabella la violait. Pourtant, comment pouvait-elle finir dans ce lit,
presque nue, avec Isabella sur elle, si elle n’était pas consentante ? A
une heure pareille du matin en plus ! J’avais espéré pouvoir passer la
matinée tranquillement dans cette chambre, à présent je ne pouvais plus y
pénétrer. Je ne cessais pas de penser à cette monstruosité. Comment une femme
pouvait me préférer une autre femme ? Comment ceci pouvait exister ?
Et comment cela pouvait m’arriver à moi ? Je devais sauver les apparences.
Ne pas laisser ceci se savoir. On me tournerait en ridicule, on se moquerait de
moi. Mais je ne pouvais pas pardonner à Isabella une telle trahison. Je devais
la tuer, la massacrer, la couper en morceau !!
Je vais l’accuser d’agression sur la
personne de l’Impératrice, et la faire guillotiner. Elle ne méritait que ça. Je
ne lui avais jamais interdit de faire une telle chose, mais elle devait savoir ce
qu’elle risquerait en faisant cela. Coucher avec l’Impératrice, MON épouse,
alors qu’elle se faisait déjà l’Empereur. Soit elle était suicidaire, soit elle
avait des idées de grandeur, et il me fallait tout de suite l’arrêter. Alors,
je me dirigeai vers mes appartements avec trois soldats. Ils allaient l’arrêter,
et la mettre aux fers. Et une fois devant mon ancienne amante, je lui lançai un
regard meurtrier. Finalement, elle ne méritait pas une telle clémence. Il me
fallait la faire tuer tout de suite.
« Isabella, je te condamne à périr
à la potence, pendue dans l’heure qui suit, en public, pour avoir agressé mon
épouse l’Impératrice. Qu’il en soit ainsi. GARDE, arrêtez cette femme ! »
Mes hommes obéirent, et je fus rassuré
tout de même d’avoir encore un semblant d’autorité sur quelqu’un. Au moins, eux, ne chercheraient jamais à me contrarier.
Pas comme certaines. Je vis d’ailleurs Bellatrix venir vers moi avec un sourire
soulagé, sur le point de se fondre en excuse probablement, mais je n’allais pas
l’écouter. Je savais déjà ce qu’elle allait dire, et je ne comptais pas la
croire un instant. Je lui fis d’un signe se taire, et elle resta bouche ouverte
devant moi, l’air interrogatif.
« Ne croit pas que je te crois. Je
ne le fais que pour t’épargner d’avoir à répondre de ta bêtise. Oublie les
femmes, tu m’appartiens à présent. Alors fait en sorte que je n’aie pas honte
de toi. Femme. »
Et enfin, je me détournai et allai vers la terrasse. De loin, je pourrai voir, sur la grande place, la femme qui me faisait le plus de bien, qui savait me détendre, en train de se balancer au bout d’une corde. Quel règne de merd
Fin du Chapitre Quatre =D.